Cette année, le français Tristan Gommendy fête sa 12ème participation aux 24 Heures du Mans. Pour la seconde année consécutive il roule chez Duqueine Team. Avec franchise, il nous a parlé de son rapport personnel avec les 24 Heures du Mans.

Tu te sens comment dans l'équipe Duqueine ?

Très bien et c'est pour ça que j'y suis resté ! (rires) C'est ma seconde année dans l'équipe et forcément il y a plus de spontanéité, on se connaît mieux. Les choses sont plus rodées et la relation humaine est désormais facilité par une meilleure connaissance des uns et des autres. C'est un avantage de repartir une seconde année avec le même team, on connaît nos points forts, nos points faibles et on réussit à se compléter tout au long de la semaine.

Quelles relations as-tu avec tes coéquipiers, René Binder et Memo Rojas ?

René et Memo sont des garçons très intelligents avec qui, il est très facile de travailler. Memo a beaucoup d'expérience, un palmarès plus que respectable en Endurance. Nos expériences sont complémentaires et je pense que nous sommes assez homogènes avec un feedback technique qui se rejoint très souvent. Humainement où techniquement, la relation s'est nouée assez facilement dès les premiers essais que l'on a effectué en début de saison.

Comment s'est déroulée la journée test ?

Nous avions plusieurs choses à valider, notre priorité était de travailler sur la longévité des pneumatiques. On a vraiment très très peu (et assez volontairement) essayé d'aller chercher de la perfo. On a roulé perpétuellement avec le plein et on utilisé seulement 2 trains de pneus au cours de la journée. C'était assez positif et les analyses de rythme, de vitesse max étaient très encourageantes. Cette journée a été une vraie journée de tests, nous avons retiré beaucoup d'informations, c'était très positif.

Ce sont tes 12èmes 24 Heures du Mans, quel est ton rapport avec cette course ?

J'ai toujours eu un rapport très intime avec les 24 Heures du Mans dès ma première participation. Même enfant, si j'ai fais du sport auto c'est par la passion qui m'est venue, mon père m'a emmené ici quand j'avais 9 ans. L'émotion qui s'est dégagée à ce moment là est restée gravée à vie et c'est ce qui m'a donné envie de faire du sport automobile.

Lors de ma première participation en 2003, la vitesse était là, le plaisir était là et une relation s'est créée entre moi et cette piste dès le départ. Et cette piste me l'a rendue avec plusieurs podiums, le prix Jean Rondeau. J'ai beaucoup d'affect avec cette course, chaque année on doit se rappeler à quel point cette course est difficile, mentalement et physiquement.

Tu as vu le LMP2 évoluer au fil des ans ?

Le LMP2 ne cesse de se développer depuis 8 ans. Le niveau est encore monté d'un cran cette année. Que ce soit au niveau des pilotes et des teams, le LMP2 est l'une des catégories les plus relevées au monde. Il y a des pilotes très talentueux et des top teams qui préparent leur futur en Hypercar. Pour rentrer dans le top 10, il faut s'accrocher et pour ma part je ne peux que me féliciter de cette évolution.

J'imagine que tu souhaites avoir une meilleure course qu'en 2020 ?

2020 a été très frustrant... On avait tout pour jouer la victoire, je me battais depuis 8 tours avec Albuquerque. J'ai ensuite été percuté, j'ai été énervé mais ce n'était pas volontaire de la part de l'autre pilote. Un arrêt brutal et idiot en plus on était dans le rythme, j'étais très déçu pour le team. Mais Le Mans c'est très particulier, on peut avoir la voiture la plus rapide en piste et ne pas gagner...

Il faut l'accepter et au Mans, la première victoire c'est de voir l'arrivée. Les autos sont de plus en plus fiables mais voir l'arrivée ce n'est jamais acquis. 2020 a été une grosse frustration mais je repars d'une feuille blanche, il faut aborder cette course avec humilité. La course de 24 heures peut très bien s'arrêter au premier virage... Le rythme on l'aura, il faudra éviter les erreurs.

Duqueine Team est une équipe privée avec des moyens raisonnés et raisonnables, il faut rester humble. Si au petit matin, on est dans le top 5 et que l'on a quelque chose à jouer, à ce moment là on affinera la stratégie. Tout ce qui se passe avant 6 heures du matin, c'est de l'attente, de la survie avant d'espérer jouer la victoire. Je le dis par expérience.