L'affaire entourant Oscar Piastri et ses problèmes contractuels a mis en lumière l'influence que peuvent avoir certaines personnes qui agissent dans l'ombre des paddocks.

Au lendemain du Grand Prix de Hongrie, Fernando Alonso, qui semblait proche de conclure un nouvel accord avec Alpine F1, annonce son départ chez Aston Martin F1 en 2023, où il remplacera le futur retraité Sebastian Vettel.

Prise au dépourvu, l'équipe d'Enstone annonce dans la foulée la titularisation de son pilote d'essai et de réserve Oscar Piastri aux côtés d'Esteban Ocon en 2023. Mais le pilote australien dément, et annonce qu'il ne sera pas un pilote Alpine la saison prochaine.

La faute à un contrat qu'il a signé en Hongrie avec McLaren, qui doit encore se débarrasser d'un gênant Daniel Ricciardo. Depuis, statu quo dans le monde de la F1 où seul un Otmar Szafnauer n'hésite pas à prendre la parole.

L'influence d'un homme de l'ombre de la F1

Toute cette histoire ressemble à une vaste blague et pourtant, elle montre une nouvelle fois les liens entre les uns et les autres des acteurs de ce sport. Car, ici, le point central n'est autre que Flavio Briatore. Celui qui a dirigé Renault dans ses heures de gloire mais qui a aussi contribué à la détruire avec l'affaire du CrashGate (scandale qui a offert la victoire à Fernando Alonso lors du Grand Prix de Singapour en 2008), l'Italien a des relations très étroites avec le pilote espagnol. Mais cela ne s'arrête pas là puisqu'il en a aussi avec le manager d'Oscar Piastri, Mark Webber, qu'il a managé un temps.

Et si tout ça avait été monté de toute pièce ? Comment tout a pu basculer en un week-end ? Reprenons les faits selon leur hiérarchie. On suppose la signature d'un contrat liant Oscar Piastri et McLaren le 30 juillet dernier. Le dimanche 31 juillet se tient le Grand Prix de Hongrie. Le lendemain (lundi 1er août), le monde se réveille en apprenant le départ de Fernando Alonso chez Aston Martin, qui fait de l'œil au pilote espagnol depuis de nombreuses années. Le mardi 2 août, Oscar Piastri est annoncé comme pilote Alpine, démenti le soir-même par le pilote australien.

Cette succession d'évènements montre la volonté de nuire à Alpine, et Oscar Piastri n'est qu'un pion de la collusion Mark Webber - Fernando Alonso - Flavio Briatore.

Quand les puissants dominent la F1

Une puissance passée...

Cette situation met en lumière le pouvoir que certains peuvent avoir sur la F1. Pour Flavio Briatore, c'est un pouvoir passé qui revient. L'homme a managé de nombreux pilotes et aujourd'hui, l'un d'eux est toujours sur la grille de F1 et l'autre manage un jeune espoir.

Cela reste malgré tout un manœuvre "intelligente" de Mark Webber pour arriver à ses fins dans une discussion qui semblait devenir compliquée avec Alpine. Malgré un précontrat avec Williams, c'est vers McLaren que l'ancien pilote de F1 s'est tourné. L'équipe de Woking sait gérer les contrats multi-parties, avec la récente affaire Alex Palou en IndyCar. Mais McLaren devra d'abord se libérer de Daniel Ricciardo qui demande 21 millions de dollars...

En s'appuyant sur Flavio Briatore et son ami de longue date Fernando Alonso, Mark Webber a voulu faire payer à Alpine son manque de considération pour son protégé, champion en titre de FIA F2. Pourtant, Alpine a joué la transparence, a même proposé les services de son pilote à McLaren (en tout début d'année, lorsque Ricciardo fut déclaré positif au Covid) si elle venait à en avoir besoin.

Aujourd'hui, l'avenir du pilote australien est entre les mains d'une horde d'avocats de différents horizons, qui permettra de déterminer où pilotera Oscar Piastri en 2023.

Une puissance présente...

Il y a une autre sorte de pouvoir, celui que peut avoir Toto Wolff par exemple. L'actionnaire de l'équipe Mercedes F1 s'oppose fermement à l'arrivée de Michael Andretti sur la grille F1. Il n'est pas le seul, puisque Frédéric Vasseur a également pris la parole à ce sujet.

Seulement, Toto Wolff a un pouvoir de pression, équipant trois équipes sur la grille (Aston Martin, McLaren et Williams). McLaren n'est pas contre l'arrivée de l'équipe américaine, puisque Zak Brown a un intérêt dans cette affaire, étant membre du Conseil d'Administration d'Andretti Acquisition Corporation.

Pour l'homme d'affaires autrichien, il faut défendre ses propres intérêts avant ceux des autres, puisqu'il a un tiers du capital de l'équipe Mercedes F1. L'arrivée d'une 11e équipe pourrait baisser la dot donnée par Liberty Media, malgré la prime anti-dilution. Son influence est purement personnelle et non dans l'intérêt de tous.