Le Président de la FIA Mohammed Ben Sulayem a lancé l'idée d'accueillir au moins une nouvelle équipe sur la grille F1. Mais le pinacle de la monoplace peut-elle le faire ?
Michael Andretti, Calvin Lo... Nombreux sont ceux qui veulent rejoindre la grille de la F1. Seulement, pour rejoindre la discipline, cela se fait par un appel d'offres de la FIA.
L'expansion loupée de la F1
L'arrivée de trois équipes
La crise financière touche les constructeurs automobiles. Honda a choisi de quitter la F1, laissant son équipe d'usine à Brawn Grand Prix et fermant le robinet à l'équipe Super Aguri, et Toyota a délaissé la discipline. Pour pallier cela, la FIA a décidé de lancer un appel d'offres pour accueillir de nouvelles équipes, avec plusieurs promesses, dont un budget de 45 millions d'euros par saison et une liberté technique. La FOTA, de son côté, a accepté d'apporter un soutien technique aux nouvelles équipes.
En 2010, trois nouvelles équipes rejoignent la grille F1 : 1Malaysia F1 Team (qui a roulé sous les noms Lotus et Caterham), Campos Meta (qui a pris le nom HRT) et Manor (connu d'abord pour le nom Virgin, puis Marussia). HRT a été la première à tirer le rideau en 2012, suivie par Caterham en 2014 et Manor en 2016.
Haas, l'équipe nouvelle qui a survécu
En 2016, Gene Haas lance son équipe en F1, en s'appuyant sur une règle. L'équipe américaine utilise un modèle économique permettant d'acheter l’électronique, la transmission, la suspension et les pièces non cotées par l’appendice 6 du règlement technique auprès de la Scuderia Ferrari, profitant également d'une collaboration avec Dallara pour la conception du châssis.
Des équipes rachetées à tour de bras
De nombreuses équipes présentes sur la grille 2023 sont issues de nombreux rachats. Red Bull, qui a remporté les titres pilotes et constructeurs en 2022, n'est autre que l'équipe Jaguar, qui a pris le relais de Stewart Grand Prix en 2000. AlphaTauri était autrefois Toro Rosso, née après le rachat de Minardi.
Aston Martin, qui a rejoint la grille en 2021, a été auparavant Racing Point, Force India, Spyker, Midland et Jordan. Que dire d'Alpine qui n'est autre que la base de l'équipe Renault, qui a racheté Lotus à Genii Capital, qui avait repris les actifs de la marque française après le Crashgate. Renault avait repris l'équipe Benetton, qui était née de la reprise de Toleman.
Mercedes, qui a dominé la F1 lors de l'arrivée du V6 hybride, a repris l'équipe Brawn Grand Prix, qui est née lors du départ de Honda. Le constructeur japonais avait repris l'équipe BAR (British American Racing), qui avait elle-même rachetée Tyrrell.
Certaines équipes ont disparu. C'est le cas de Prost Grand Prix, qui avait repris l'équipe Ligier en 1997. Il y a également eu Arrows, disparu en 2002 ; Forti, qui a disparu en 1996 ; Simtek et Pacific, qui ont quitté la grille en 1995 ou encore Larrousse, dont les activités en F1 se sont arrêtées en 1994.
Une expansion possible prochainement ?
Avec les propos lancés du Président de la FIA sur les réseaux sociaux, cela marque un pas vers l'extension de la grille en F1, chose difficile à accepter par les différents acteurs engagés dans le Championnat du Monde. L'arrivée d'Audi, qui va reprendre l'équipe Sauber, qui court sous les couleurs d'Alfa Romeo, a donné une indication sur l'intérêt des constructeurs pour la F1. Porsche devait également suivre sa cousine allemande mais le projet est en attente.
Interrogé par France Racing, Frédéric Vasseur, à l'époque à la tête de l'équipe Alfa Romeo, expliquait pourquoi les équipes n'étaient pas favorables à l'arrivée de Michael Andretti sur la grille F1.
"Concernant son arrivée en F1, nous avons les Accords Concorde qui limitent le plateau à 10 équipes, avec une possibilité d’accueillir une 11e équipe. L’idée est que cette dernière devait apporter quelque chose à la F1 en général. Quand nous avons eu cette réflexion au départ, nous avions pris l’exemple de Porsche."
"Un constructeur veut rejoindre la grille, sans racheter une équipe, on s’était dit que c’était bien pour la F1, et qu’on ne pouvait pas s’en priver. Ce principe peut être étendu à une équipe qui n’est pas un constructeur, qui amènerait une véritable plus-value pour la F1."
"Le projet de Michael Andretti, on n’en connaît pas grand chose. On nous en a rien dit même ! Pour moi, là où on se trompe, c’est sur l’argument 'c’est une équipe américaine' mais nous avons déjà une, celle de Gene Haas. On dit qu’ils sont avec Ferrari mais Andretti serait avec Renault. Je pense qu’il y a une erreur de casting là-dessus, peut-être d’appréciation."
Pour rejoindre la grille F1, la FIA va demander un certain nombre de garanties, que ce soit technique ou financière. Cette dernière partie est importante parce que l'équipe qui souhaite rejoindre la F1 devra payer un fonds de dilution inscrit dans les Accords Concorde, d'un montant de 200 millions de dollars. Cette somme sera répartie équitablement entre les dix équipes du Championnat du Monde.
Un autre point à mettre en avant serait la valeur ajoutée de l'équipe. Stefano Domenicali expliquait à l'époque que la F1 n'avait pas un problème de quantité, en parlant du projet de Michael Andretti. "Nous avons besoin d'une entité ou d'une équipe ou d'un constructeur qui soit vraiment solide, vraiment fort et qui s'engage pleinement pour un incroyable avenir à long terme", déclarait-il par la suite.
Reste à savoir quels sont l'ensemble des candidats qui ont déposé un dossier de candidature auprès de la FIA pour rejoindre la grille F1 dans les prochaines années.