Très attendu, la FIA a publié son rapport au sujet du Grand Prix d'Abu Dhabi 2021 et de la controverse qui a suivi.
Alors que la F1 commence sa saison 2022 à Bahreïn, sur le circuit de Sakhir, la FIA décide de clore la controverse du Grand Prix d'Abu Dhabi 2021 en publiant son rapport.
Les faits
Le rapport commence par un rappel des faits. Le 12 décembre 2021, au 53e tour, Nicholas Latifi percute le mur dans le virage 14. A ce moment-là, Lewis Hamilton et Max Verstappen sont en tête de la course, tous les deux en pneus durs. Rapidement, la voiture de sécurité entre en piste. Max Verstappen en profite pour passer les pneus softs.
Au 56e tour, un message de la direction de course annonce qu'aucune voiture à un tour du leader ne peut reprendre son tour, alors que les équipes se préparent à suivre la procédure. Le tour suivant, changement de position de la direction de course puisque Lando Norris, Fernando Alonso, Esteban Ocon, Charles Leclerc et Sebastian Vettel sont autorisés à reprendre leur tour. Il s'agit de l'ensemble des pilotes présents entre Lewis Hamilton et Max Verstappen.
La voiture de sécurité entre à la fin du 57e tour et la course reprend. Max Verstappen double Lewis Hamilton dans le virage 5 et remporte la course et le titre mondial.
Les réclamations
A 19h01, l'équipe Mercedes dépose deux réclamations auprès de la direction de course. La première, expliquant une violation de l'article 48.8 du règlement sportif de la F1, et la seconde, parlant d'une infraction à l'article 48.12 du règlement sportif de la F1 pendant la course, sont rejetées. L'équipe Championne du Monde émet l'idée de porter l'affaire devant la Cour d'Appel Internationale de la FIA. Mercedes renonce à faire appel de la décision.
Les enjeux
Le directeur de course
Le premier point mis en lumière par le rapport concerne le rôle du directeur de course. Jusqu'en mars 2019, ce rôle est occupé par Charlie Whiting. Mais à la veille du premier Grand Prix de la saison, le célèbre directeur de course de la F1 décède. Il est remplacé dès la première course par Michael Masi, anciennement directeur de course adjoint de la F1 mais aussi de la FIA F2 et de la FIA F3.
Le rapport stipule que "le rôle du directeur de course est par nature exigeant. Cependant, un thème récurrent dans l'exercice d'analyse détaillée et de clarification était une préoccupation que le nombre de rôles et de responsabilités du directeur de course qui se sont accumulés au fil des ans pourrait ajouter une pression supplémentaire sur le rôle''. Face à ce problème la Commission F1 a suggéré "que certaines des responsabilités du directeur de course devraient être divisées et attribuées à d'autres personnes pour réduire la charge de travail du directeur de course et lui permettre de se concentrer sur ses fonctions clés, y compris la gestion de la course''.
Les communications entre la direction de course et les équipes
Rendues publiques dès le début de la saison 2021, les communications entre la direction de course et les équipes s'avèrent un des autres problèmes de cette course. Concernant la course d'Abu Dhabi, c'est la discussion entre Michael Masi et Christian Horner, directeur de l'équipe Red Bull, ainsi que celle entre le directeur de course de la F1 et Toto Wolff, co-propriétaire de l'équipe Mercedes, qui sont au cœur de la controverse.
Il en ressort, après analyse, que les communications ont eu un impact négatif sur "le bon déroulement des derniers tours parce qu'ils étaient gênants lorsque le directeur de course devait se concentrer sur la prise de décisions difficiles et pressées par le temps''. "Elles n'étaient ni nécessaires ni utiles au bon déroulement de la course'', ajoute le rapport de la FIA, qui explique que cela ajoute une pression sur le directeur de course à un moment critique et qu'il y a une volonté d'influencer les décisions prises par Michael Masi.
La voiture de sécurité
Le rapport stipule dès les premières lignes un "malentendu concernant l'application de cette procédure lors du Grand Prix d'Abu Dhabi 2021, conformément aux articles 48.12 et 48.13 du règlement sportif de la F1''. Cependant, le deuxième article de cette partie précise "qu'il pouvait y avoir différentes interprétations de l'article 48.12 et/ou de l'article 48.13, et que cela a probablement contribué à une partie de la confusion entourant la procédure de dégagement de la voiture de sécurité''.
La FIA epxlique, dans son analyse, que la décision concernant la voiture de sécurité a pu être influencée par différentes discussions passées, notamment avec la Commission F1. Les équipes ont exprimé leur préférence de finir une course sous drapeau vert, si la sécurité le permet. Dans le cas contraire, les équipes acceptent de finir la course sous régime de voiture de sécurité.
Des décisions ont été approuvées à la suite des évènements par le Conseil Mondial du Sport Automobile.