L'équipe américaine Haas a couru son premier Grand Prix la saison passée. Le 31 décembre dernier, l'équipe a déposé ses comptes, avec un budget maîtrisé. 

Haas est arrivé en F1 avec un modèle économique totalement différent de celui des autres équipes. Se reposant notamment sur ses partenaires Ferrari et Dallara, l'équipe a usé d'un système permettant de courir en F1 sans dépenser des centaines de millions d'euros.

Selon les comptes publiés le 31 décembre dernier, l'équipe a un budget de 100 millions de livres (117 millions d'euros). Le bénéfice est de 4 millions de livres, soit 4,75 millions d'euros. L'équipe a pourtant souffert d'un taux de change en sa défaveur, perdant 11,7 millions de livres (13,7 millions d'euros). Cela est dû à l'amorce du Brexit, qui a pénalisé quelques équipes basées en Angleterre. Le total des dépenses de l'équipe est de 94 millions de livres (110 millions d'euros). Il est cependant impossible de connaître l'implication de la cellule américaine. La cellule italienne coûte quant à elle à l'équipe 7,1 millions de livres, soit 8,3 millions d'euros.

Un modèle économique viable

Comme dit plus haut, Haas a choisi d'arriver en F1 avec un modèle économique différent des autres équipes. Si le modèle Red Bull/Toro Rosso a connu son succès avant d'être dissout par une nouvelle réglementation, celui de Haas repose sur un règlement plus favorable.

Le châssis est construit par Dallara, qui fabrique également l'aileron avant. Ferrari fournit le moteur ainsi que l’électronique, la transmission, la suspension et les pièces non cotées par l’appendice 6 du règlement technique sont apportées par l’équipe italienne.

Reste donc à la charge de l’équipe de construire la monocoque, la cellule de survie, la structure d’impact avant, la structure de l’arceau de sécurité, la carrosserie, la géométrie, les ailerons, le diffuseur, le fond plat mais aussi les radiateurs et l’échappement.

En partant sur ce schéma, l'équipe parvient à s'assurer un budget maîtrisé tout en accumulant les résultats. Pour son premier Grand Prix, l'équipe a marqué ses premiers points. En 2016, Romain Grosjean a signé l'ensemble des 29 points de l'équipe. Elle a fini huitième du championnat constructeurs.

Pourtant, l'équipe souffre d'un manque cruel de sponsors. Outre Haas Automation, entreprise appartenant à Gene Haas, les sponsors sont pauvres sur la voiture. Günther Steiner expliquait ce cas dans une interview accordée à GPUpdate : « Je pense que si vous regardez les équipes qui sont ici depuis longtemps et sont stables, ils n’ont pas de gros sponsors. C’est un marché difficile pour les sponsors. Je pense que si quelqu’un voulait nous parrainer, ils attendent un peu pour voir si nous sommes stables dans ce que nous faisons. Aurions-nous espérer en avoir un peu plus [sur la voiture] ? Bien sûr. Mais nous sommes heureux que Haas Automation nous parraine, nous ne vivons pas pour les sponsors, nous pouvons survivre sans cela. Nous allons essayer d’avoir des sponsors sur la voiture, mais c’est un marché difficile ».

La F1 à 150 millions d'euros ?

Liberty Media aimerait imposer un budget plafonné dès 2021. Le montant annoncé serait de 150 millions d'euros. En regardant les comptes 2016 des équipes basées en Angleterre, on voit que la plupart ont dépensé moins de 150 millions d'euros lors de la saison passée. Que ce soit Williams, Renault ou encore Force India, les budgets sont bien en deçà de la limite plafonnée voulue par Liberty Media.

Seulement, les équipes de pointe n'ont pas la même politique et réduire les coûts sera une mission difficile. Red Bull a dépensé la somme de 231 millions d'euros en 2016, McLaren un peu plus de 213 millions d'euros. Si la première a réussi à remporter des courses, la seconde a souffert de son partenariat avec Honda et de sa restructuration interne.

Une chose est certaine, une équipe qui n'est pas constructeur (Renault construisant ses moteurs en France, à Viry-Châtillon) peut courir avec un budget limité mais peut-elle gagner un championnat ? Cela semble compromis...