Alors que les dernières rumeurs annoncent une fin prématurée entre Jorge Martín et Aprilia, d'autres pilotes avant lui ne sont pas allés jusqu'à la fin de leur engagement. 

Pendant que le public au Mans fêtait la pole position de Fabio Quartararo et la victoire en Grand Prix de Johann Zarco, en coulisses, un divorce semble proche entre Jorge Martín, qui n'a effectué qu'un week-end en 2025, et Aprilia. Il ne sera pas le premier pilote à rompre un contrat avant son terme et ne devrait pas être le dernier.

Les ruptures anticipées de contrat en MotoGP

Un pilote MotoGP a rompu à deux reprises son contrat avant son terme. Il s'agit de Marco Melandri. Le pilote italien a rejoint Ducati lors de la saison 2008 avec un contrat de deux saisons. Mais il décide de quitter le constructeur de Bologne à la fin de sa première année d'engagement. Il expliquera plus tard avoir eu "peur de la moto". En 2015, Marco Melandri s'engage avec un autre constructeur italien, à savoir Aprilia. L'idylle s'arrête après huit courses. Selon lui, "la moto était très mauvaise" et "les gens n'avaient aucune expérience et ils ne pouvaient pas dépenser d'argent".

En 2014, deux pilotes ont quitté leur équipe respective. Colin Edwards a annoncé sa retraite lors d'une conférence de presse à Austin, deuxième manche de la saison. Le pilote américain ne va pas attendre la fin de la saison pour partir définitivement puisqu'il dispute sa dernière course avec l'équipe Forward à Indianapolis. De son côté, Cal Crutchlow, qui a renouvelé sa confiance à Ducati pour la saison 2015, a fait volte-face 10 jours après l'annonce faite lors de la World Ducati Week. Il abandonne la firme de Bologne à la fin de l'année.

En 2019, Johann Zarco devient un pilote d'usine en rejoignant KTM. Le pilote français signe un contrat de deux saisons. Les résultats peinent à venir, avec des arrivées au-delà du top 10. Au cours de l'été, un divorce à l'amiable est décidé entre le double Champion du Monde Moto2 et le constructeur autrichien. Ce dernier décide de ne plus faire rouler Johann Zarco à partir de la manche d'Aragón, le remplaçant par Mika Kallio. Cette décision a été prise pour des raisons liées au développement pour la saison 2020.

En 2021, Maverick Viñales pilote la Yamaha d'usine. Son contrat allant jusqu'à la fin de la saison 2022, il est annoncé au début de l'été qu'il s'arrêtera fin 2021, "à la demande de Maverick Viñales". Mais le pilote espagnol n'ira pas au terme, limogé après le Grand Prix de Styrie. Il a d'abord été suspendu pour la course autrichienne pour "manœuvre irrégulière inexplicable" avant une séparation avec effet immédiat. Cela a ouvert la voie au retour en MotoGP d'Andrea Dovizioso, qui a pris la place de Franco Morbidelli chez RNF Yamaha dès la manche à Misano. Mais un an après, toujours à Misano, le pilote italien raccroche son casque et décide de ne pas aller jusqu'à la fin de la saison.

Marc Márquez est le dernier pilote à avoir rompu son contrat. En 2023, il décide de quitter Honda, en difficulté à ce moment-là, alors qu'il était engagé jusqu'à la fin de la saison 2024. "Les deux parties ont convenu qu’il était dans leur intérêt de rechercher d’autres voies à l’avenir pour atteindre au mieux leurs objectifs et cibles respectifs", indiquait le communiqué de presse du constructeur japonais. Le pilote espagnol a rejoint Gresini Ducati avant de se faire une place en 2025 au sein de l'équipe d'usine italienne.

Marc Marquez dans le box Repsol Honda au Portugal

© Repsol Honda

La rupture pour problèmes de santé

Parfois, les pilotes décident de quitter leur équipe pour des raisons de santé. C'est le cas de Jonas Folger. Le pilote allemand dispute la saison 2017 avec Tech3 Yamaha. Présent au Japon, il est souffrant et les médecins lui demandent de rentrer en Allemagne. On apprendra plus tard qu'il a le syndrome de Gilbert, une maladie génétique bénigne dans laquelle le foie ne traite pas correctement une substance appelée bilirubine. Il devait revenir en 2018 mais a choisi de renoncer.

Fin 2019, un séisme se produit à Valencia. La presse est convoquée pour une conférence de presse de Jorge Lorenzo, pilote d'usine Honda jusqu'à la fin de la saison 2020. C'est à ce moment qu'il annonce prendre sa retraite après la dernière manche de la saison. Le triple Champion du Monde MotoGP, qui a pris cette décision lors de la manche aux Pays-Bas, a expliqué plus tard avoir choisi de partir à cause de sa blessure au dos.

Dès le premier week-end de course en 2023, Pol Espargaró chute. Le pilote espagnol souffre d'une contusion pulmonaire, d'une fracture de la mâchoire, dont il a été opéré, et d'une autre à la vertèbre dorsale. La fracture de sa mâchoire a affecté l'ouïe tandis que la contusion pulmonaire a considérablement affecté sa capacité pulmonaire et sa capacité respiratoire. Malgré un retour au milieu de la saison, sa place est finalement donnée à Pedro Acosta pour la saison 2024. Pol Espargaró s'est vu proposer de rester dans le giron KTM.

Les équipes qui rompent avec les pilotes

En 2017, Sam Lowes est un pilote de l'équipe Gresini Aprilia. Fort d'un contrat de deux saisons, le pilote britannique connaît une première année compliquée, avec seulement 5 points au compteur. Avant les essais libres du Grand Prix d'Autriche, deuxième manche après la pause estivale, le constructeur italien décide de rompre son contrat pour la saison suivante.

Trois ans plus tard, cette situation se reproduit avec Karel Abraham. Le pilote tchèque est au guidon de la Ducati de l'équipe Avintia. Fort d'un contrat pour la saison 2020, c'est dans les médias qu'il annonce la rupture de son contrat. "J’ai reçu un mail de l’avocat espagnol d’Avintia qui signifiait la fin de mon contrat", expliquait-il. L'équipe espagnole a choisi de prendre Johann Zarco à sa place.

Karel Abraham MotoGP

© MotoGP

Une suspension synonyme de rupture

Le cas d'Andrea Iannone est différent de tous les autres. Alors que la saison 2019 a été riche en rebondissements avec la retraite de Jorge Lorenzo et la fin de contrat prématurée de Johann Zarco avec KTM, Andrea Iannone est contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants exogènes androgènes lors d'un contrôle effectué à Sepang. Sous contrat avec Aprilia pour 2020, il ne peut pas courir, étant suspendu provisoirement. La sentence tombera une année après le contrôle, avec une suspension de quatre ans. Il effectuera son retour sur une MotoGP en remplaçant Fabio di Giannantonio au guidon de la Ducati de l'équipe VR46 lors du Grand Prix de Malaisie 2024.